Très heureuse fête de Noël!

« Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » »        Isaïe 9, 1-6

Noël c’est l’antidote au désespoir.

La fête de Noël c’est l’antidote au désespoir. Au cœur de la nuit – nuit de nos tristesses, de nos découragements, de nos souffrances (subies ou provoquées), de nos abattements, de nos paralysies… – cet enfant est porteur de toutes nos espérances.  Au cœur des ténèbres, de façon inattendue, la lumière surgit ; au plus intime de nos morts, la vie prend le dessus. Un rejeton sort de la souche de Jessé… et de David. Quoi de plus improbable que de voir la vieille souche, la vieille racine, laisser échapper un bourgeon ?

Nous nous laissons anesthésier la plupart du temps par les soucis du quotidien, par des besoins, réels ou supposés, qui organisent nos vies, et une fois dans l’année, il est une nuit dédiée à un mystérieux enfant, qui vient remettre en cause nos habitudes, qui vient contester ces logiques dans lesquelles nous nous laissons emprisonner.

Que serions-nous devenus, si depuis notre toute petite enfance, nous n’avions pas eu cet inédit, incompréhensible événement, chaque fois retrouvé ? Il y a là quelque chose qui nous dépasse : Dieu vient à la rencontre de l’homme. Et de quelle façon ! Le puissant vient habiter la fragilité d’un enfant ; celui dont tout procède se fait pauvre ; celui qui est le verbe, la Parole créatrice, ne sait pas parler ; le Dieu des armées est sans arme aucune (désarmé).

Que comprennent les enfants de ce mystère – qu’étais-je en mesure de comprendre à leur âge – ? Rien, ou presque rien, si ce n’est que se joue là quelque chose d’important (peut être même la chose la plus importante de l’histoire de toute l’humanité). Et nous ne sommes pas si différents d’eux…

C’est la fête de la famille humaine. Famille rassemblée autour d’un des siens qui est le premier et le dernier, l’Alpha et l’Omega.

Grâce à cette fête, nous croyons peut-être à nouveau en l’homme. La flamme de l’espérance est rallumée. Ceux qui étaient abattus, immobilisés au bord du chemin, se remettent en route. Oui cela vaut la peine d’être un homme, une femme, un enfant, un vieillard ! Oui c’est une belle aventure que l’aventure humaine ! Oui il y a des chemins possibles pour l’amour, la justice et la paix ! Non, l’humanité n’est pas morte à Alep en Syrie, elle peut renaître.

+ Jean-Marc Eychenne – Evêque de Pamiers, Couserans et Mirepoix

 

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